Choix des architectes d’intérieurs
Rencontre avec Julie Grégoire, Directrice Opérationnelle Luxe, Haut de Gamme et Thalassa France.
Depuis cette interview, Julie a quitté le Groupe Accortravaille dans une autre entreprise.
Comment sélectionnez-vous les architectes d’intérieurs ? Quelles sont les qualités et les critères requis ? Quelle place faite vous aux nouveaux talents ? Est-ce que vous sélectionnez toujours des experts ?
Nous sélectionnons les architectes d’intérieur dans le cadre d’un appel d’offre. Le principal critère de sélection, est celui de l’écoute et la compréhension du brief et de l’esprit de la marque. Pour chaque établissement nous réalisons un brief, avec le regard des experts design interne et des équipes marketing. Nous posons les bases de l’histoire que nous souhaitons raconter à nos clients par rapport à la marque, à la localisation et l’histoire de l’hôtel. En fonction de cela, nous demandons s’il faut ré-enchanter un lieu chargé d’histoire, réveiller une belle endormie ou bien inventer un espace contemporain spectaculaire. En fonction du brief, nous nous orientons vers un décorateur qui pourra s’intégrer à l’angle retenu. Nous proposons à trois designers de participer à l’appel d’offre. Ils soumettent une proposition au « comité programme » qui sélectionne celle qui correspond le mieux aux attentes du projet.
Récemment, nous avons fait appel à un jeune couple, Alessandro Scotto et Yann Le Coadic qui n’avait jamais fait d’hôtel auparavant. Nous leur avons donc confié leur premier hôtel, l’hôtel Carlton Lyon – MGallery Collection.
Quels sont les critères de succès pour réussir une rénovation ? Et pour réussir une ouverture d’hôtel ?
Pour moi le succès d’un nouvel établissement dépend de quatre facteurs :
- La localisation
- La qualité de service
- L’image de la marque
- La signature de la décoration
Si ces quatre points sont primordiaux, pour moi une rénovation n’a d’intérêt que si elle se différencie des autres établissements. Un hôtel élégant peut être sans intérêt si une impression de déjà-vu en ressort.
Est-ce qu’en termes de décoration il faut plaire à tout le monde ou au contraire avoir des parties pris fort ? Quand vous entreprenez une rénovation, est-ce qu’il faut tout détruire et tout refaire, ou bien faut-il conserver certains éléments ?
Je pense qu’à partir du moment où nous voulons être singulier et se différencier au niveau de la décoration d’un hôtel, il est compliqué de faire l’unanimité.
A partir du moment où un lieu a une âme, je pense qu’il faut la cultiver. De plus, je pense que tout dépend du lieu. Par exemple, nous avons récemment rénové le Sofitel d’Ajaccio en Corse ; nous avons gardé le mobilier d’époque et nous avons effectué une rénovation que nous appelons « light » avec changement de textiles, peinture, éclairage. Dans cet hôtel, l’âme du lieu a été conservée, malgré cela le client a une impression d’entrer dans un nouvel espace.
Laurent Delporte, éditorialiste et conférencier est un expert stratège du secteur de l’hôtellerie. Visionnaire, il apporte un nouveau regard sur l’hôtellerie au service des décideurs du secteur que cela soit au profit du développement de nouveaux projets ou de l’enrichissement de vision stratégique. Laurent a visité et audité plus de 400 hôtels à travers le monde et participé également à des enquêtes mystères pour contrôler la qualité des plus grands hôtels.