Avoir du temps pour soi au Peninsula
J’ai eu le plaisir de rencontrer Peter C. Borer, directeur d’exploitation des hôtels Peninsula et directeur exécutif du groupe Hongkong and Shanghai Hotels, Limited. Je l’ai vu au Peninsula Paris où nous avons échangé ensemble sur l’hôtellerie de luxe et l’art de recevoir. Il supervise l’ensemble des hôtels Peninsula dans le monde et cherche sans cesse à donner le meilleur de soi-même.
Quelle est votre vision de l’hôtellerie de luxe ?
L’hôtellerie de luxe, c’est pour moi la possibilité d’offrir un choix très large à nos clients. Un des luxes les plus grands dans la vie, c’est d’avoir le choix. Dans l’hôtellerie, c’est d’avoir plusieurs choix au sein même de l’offre de produits et de service d’un hôtel, avec des chambres très luxueuses, des spas, restaurants, bars, voitures, hélicoptères etc…
L’esprit de la marque doit transparaître dans l’hôtel. Par exemple à Paris, les parisiens doivent ressentir le caractère luxe de l’hôtel dans lequel ils sont également les bienvenus même si ils ne sont pas des clients. Pour moi, c’est important que tout le monde vienne ici, se sente bien, et apprécie le luxe de Peninsula.
Et en dernier lieu, c’est le service. Dans le groupe Peninsula, la perception du luxe se ressent principalement dans le service : être discrets, capables de penser en amont pour nos clients et faire en sorte que leur séjour chez nous se passe bien. Nous leur donnons notre temps afin qu’ils aient du temps pour eux. Le luxe c’est cela également : avoir du temps pour soi. Nos hôtels font alors en sorte que le client ait du temps pour lui-même. Dans le milieu hôtelier d’autrefois, le client devait s’adapter ; aujourd’hui c’est l’inverse.
Comment faites-vous pour vous adapter à la culture des différentes nationalités ?
Cela n’est pas un problème. Si les clients viennent dans un hôtel, c’est parce qu’ils aiment la marque. Ainsi, une marque doit posséder un ADN qui donne confiance aux clients. Dans nos hôtels, nous faisons des petits ajustements pour conforter les différentes nationalités (par exemple, nous pouvons adapter les plats des petits déjeuners, changer les langues dans les chambres etc…) mais nous ne pouvons pas changer le programme pour chacun car sinon nous perdrions notre ADN.
Peninsula c’est une marque asiatique mais si l’on va à Paris ou ailleurs, est-ce qu’il est possible de ressentir ce supplément d’âme asiatique ?
Nous ne sommes pas venus à Paris pour créer un hôtel asiatique. Si vous souhaitez vous rendre dans un hôtel asiatique, vous devrez aller à Hong Kong, Bangkok ou Tokyo. Et si vous allez à Tokyo, vous découvrirez un hôtel très japonais toujours avec un ADN Peninsula, et possédant un grand lobby, l’une de nos « marques de fabrique » à laquelle nous attachons la plus grande importance.
A Hong Kong en 1928, nous avons construit un grand lobby car notre hôtel était situé près de la gare. Et c’était là que les voyageurs arrivaient d’Europe, Russie, Chine. Considéré comme premier point d’arrivée à Hong Kong, ce lobby constituait un lieu d’accueil chaleureux où tout le monde pouvait se rassembler et se rencontrer.
Le lobby de Paris, quant à lui, a été construit en 1905 dans un style très parisien (tandis que celui de Tokyo est très japonais, celui de Bangkok très colonial et ainsi de suite…)
Cet hôtel de Paris est un grand hôtel très cosmopolite avec une atmosphère légère et chaleureuse invitant tout le monde.
Peninsula est une marque internationale mais pas asiatique. Notre compagnie a d’ailleurs été fondée avec une famille juive irakienne.
Laurent Delporte, éditorialiste et conférencier est un expert stratège du secteur de l’hôtellerie. Visionnaire, il apporte un nouveau regard sur l’hôtellerie au service des décideurs du secteur que cela soit au profit du développement de nouveaux projets ou de l’enrichissement de vision stratégique. Laurent a visité et audité plus de 400 hôtels à travers le monde et participé également à des enquêtes mystères pour contrôler la qualité des plus grands hôtels.
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